Extrait du journal

L'entrée du Reich dans la S.D.N. Dans les hautes sphères du Quai d'Orsay on ne croit pas qu'en l'état actuel de la question une conférence soit possible- II y a trop de choses à débrouiller, à élucider, et toutes ces choses sont de délicats problèmes de droit international, que, seuls, des juristes spécialisés sont capables de mettre au point. Ainsi le règlement d'arbitrage est une affaire extrêmement complexe, fort difficile. Car, en l'espèce, il ne s'agit pas d'arbitrages isolés et courants, mais de tout un mécanisme d'arbitrage où plusieurs nations se trouveraient associées. Nous croyons savoir que pour ce qui concerne l'entrée de l'ALlema-' gne dans la Société des nations, la note de Berlin demande un régime de faveur qui ne saurait en aucun cas être admis ni par les Alliés ni par Vorganisme de Genève. Se jugeant en situation d'infériorité, notamment en matière d'armement, par le fait du traité de Versailles, le Reich voudrait en compensation ne pas assumer toutes les obligations qui incombent aux membres de la S. D. N. On devine aisément que cette importante réserve vise l'article 16 du Pacte qui permettrait, le cas échéant, aux armées françaises de traverser le territoire allemand pour prêter assistance à la Pologne et à la Tchécoslovaquie attaquées. Cette réserve témoigne aussi du désir de Berlin de ne pas se voir impliqué dans un conflit armé où la Russie serait l'agresseur....