Extrait du journal

Quarante-deux heures de chemin de fer transforment les paysages et les points de vue. Dans le riant Etat de Mysore où je me trouvais, il y a deux jours, l'atmosphère était à la paix, aux discussions théoriques, à l'espoir de négociations et d'entente. A Bombay, où je débarque sous un ciel cendré, près d'une mer boueuse et courroucée, elle est à la fièvre et à la lutte. Lutte non violente, il est vrai. Mais jusqu'à quand Depuis six semaines que je l'ai quittée, comme la grande ville a changé de visage et d'allnre Hier elle fanait au pandit Motilal Nehru, président du congrès de toute l'Inde, une réréception que les journaux gouvernementaux eux-mêm«-s qualifiaient d'extrêmement enthousiaste. Une fouie innombrable et blanche avait, plusieurs heures d'avance, envahi les places et les rues avoisinantes, escaladant les arbres, les plates-formes des tramways, grimpant aux réverbères, pendant en essaims aux balcons, formant sur les toits d'épais et clairs massifs. Puis une. immense clameur retentit....