Extrait du journal

Le cadre dans lequel vit et travaille un homme de gout est comme un reflet de sa propre personnalité. Ainsi en est il pour M. Paul Boncour, homme politique, avocat éminent, lettré, artiste. Il aime les meubles anciens, les oeuvres d'art rares. Les brochures et les revues politiques voisinent, dans sa bibliothèque, avec les massifs ouvrages de droit. Les portraits se rapprochent ou se font vis-à-vis dans un éclectisme charmant le bon maître Anatole France envoie un sourire au maréchal Joffre, qui le lui rend, et un général Sarrail, fortement moustachu et pensif, fait pendant à un portrait extatique de Séverine, dédicacé « à l'orateur en qui Vergniaud se retrouverai' ». Mais il est une figure qui, placée bien en lumière, déborde le cadre qui emprisonne l'image, rayonne, illumine toute la pièce Jaurès, dont M. Paul-Boncour a pris la succession comme député du Tarn....