Extrait du journal

M. Paul-Boncour est rentré hier soir à Genève, après un bref séjour à Paris, où il s'est entretenu avec les ministres des Affaires étrangères, de la Guerre et de la Marine. Il vieut prendre la tête de la délégation française à la commission préparatoire de la conférence de désarmement, aux travaux de laquelle il a si largement participé et dont la première • séance a lieu cet après-midi. Son rôle un rôle de tout premier plan va être d'amener, sinon l'unanimité des délégués présents et qui représenteront vingt et un gouvernements, du moins la grande majorité d'entre eux, à adopter, pour cette conférence, dont l'initiative revient notre pays, un programme simple. précis et sur lequel un accord géné£e ne sera pas une tâche, .facile. La publication intempestive faite par la délégation américaine, qui. dans un but trop évident, a étalé par avance toutes ses objections, aurait suffi déjà à la compliquer considérablement. Elle va l'être encore davantage par le plan que tient en réserve l'adversaire habituel de la thèse française, lord Robert Cecil, dont on connaît la prédilection particulière pour les propositions vagues et les formules vides de tout engagement. La façon remarquable dont M. Paul-Boncour possède son sujet, et dont il a fourni récemment une preuve nouvelle en faisant adopter par la Chambre, à une majorité de près de 500 voix, la loi militaire organisant la nation pour le temps de guerre, permet d'espérer cependant qu'il triomphera de ces difficultés....