Extrait du journal

Parler des routes tracées par les aéroplanes de Farman et de Blériot n'est donc point un paradoxe. Bientôt, demain peut-être, nous en aurons d'autres, et, dans quelques années, le réseau qu'elles formeront, sera porté sur les cartes à côté de celui des chemins de fer. Une fois établies, ces routes aériennes, surtout les grandes routes, ne seront plus changées. Il est à présumer que les aéroplanes les suivront sans s'en écarter de beaucoup. Certes, l'espace ne manquera pas aux grands navires aériens, pas plus qu'il ne fait défaut aux transatlantiques. Cependant, si vous êtes allé, je ne dis pas à New-York, mais seulement à Londres, vous avez certainement croisé, et de très près, des paquebots qui suivaient la même route. C'est dire qu'il existe, sur mer, de véritables chemins que les navires n'abandonnent pas plus que la locomotive son rail. Et ce n'est pas le hasard qui a présidé au tracé de ces routes maritimes. Une loi de biologie veut, en effet, que, sauf certaines circonstances, l'homme adopte toujours, en matière de locomotion, la « ligne géodésique c'est-à-dire la ligne du chemin le plus court....