Extrait du journal

C'est cet après-midi que s'ouvrira au Palais-Bourbon le débat financier. La première tâche du nouveau gouvernement constitué par M. Albert Sarraut a été de déposer un projet destiné à préparer le rétablissement de l'équilibre budgétaire. Ce projet, comme notre collaborateur Charlee varice l'a lumineusement exposé hier, a déjà subi les feux croisés des membres de la commission des finances, Mais alors qu'on pouvait redouter au premier jour un massacre définitif des quinze articles soigneusement élaborés par M. Abel Gardey, ministre du Budget, la commission, sous l'autorité et sous l'impulsion de MM. Malvy et Jacquier, ses président et rapporteur général, a finalement adopté une série de textes qui, dus à la collaboration du gouvernement et de la commission, résolvent par moitié le problème de l'équilibre budgétaire, en attendant que d'autres dispositions à insérer dans la future loi de finances le résolvent complètement. C'est à la Chambre qu'il appartient maintenant de se prononcer. Selon qu'elle se prononcera pour ou contre, avec le sens ou avec le dédain des responsabilités qu'elle encourt, le pays se trouvera ou non en face d'une crise ministérielle que les augures pessimistes anuoncent et qu'un certain nombre de parlementaires « jouent» » allégrement. A ceux-ci, le devoir est de dire que ce jeu, pour être inoffensif dans d'autres circonstances, ne l'est plus. Depuis le début de la législature, trois crises ministérielles ont été ouvertes ce fut d'abord de la personnalité dominante de M. Herriot que la France fut privée, quand son ministère fut renversé sur la question des dettes hélas à l'heure où son prestige international était le plus efficace ce fut ensuite le cabinet de M. Paul-Boncour qui fut arrêté net dans sa tâche, après un mois d'existence, en tombant sur les projets Chéron M. Daladier eut une vie présidentielle plus longue il réussit à fnire accepter avant lea vacances de juillet une série de mesures financières, préface ît celles sur lesquelles, il y a quelques semaines, il eonnut son tour la défaite, en dépit de la popularité que sa figure morale et son action éner. gique lui avaient value à travers le pays....