Extrait du journal

Lorsque la loi sur les accidents du travail a été votée, elle apportait aux ouvriers des espérances de justice sociale. Actuellement, lorsqu'elle réapparaît devant le Parlement, elle se présente avec un passé qui permet d'affirmer son réel succès pratique. Dans l'œuvre législative accomplie depuis ces dernières années, rien n'a constitué un progrès démocratique plus sensible, et rien n'est entré plus aisément dans nos mœurs. Les ouvriers apprécient la valeur des me sures protectrices prescrites lorsqu'ils sont victimes d'un accident ; et les patrons eux mêmes sont satisfaits d'être, grâce à une assurance contractée, à l'abri des éventua lités pouvant leur imposer de lourds dom mages et intérêts. La charge de cette assurance entre dans les frais généraux et ne grève pas sensible ment une industrie. Toutefois il se produit ce qui a lieu presque toujours, c'est-à-dire des éléments d'appré ciation nouveaux apportés parla pratique. Il faudra faire subir à la loi des modifications assez importantes pour lui faire rendre son plein effet, dans le sens démocratique, et cette refonte exige une attention minutieuse. Il semble que, d'une façon générale, on doit étendre le plus possible le nombre des ouvriers ou employés bénéficiant éventuel lement de la loi, en cas d'accident. Plus le chiffre sera élevé, plus les assu rances pourront devenir faibles, attendu que le risque individuel diminue en raison de l'augmentation du nombre des assurés. Mais comme cette étude peut exiger un temps assez long, la Chambre a eu raison, conformément à l'avis du rapporteur et à l'opinion du ministre, d'aller au plus pressé et de préciser les points qui avaient donné...