Extrait du journal

Educateurs populaires C'est par milliers qu'on les compte, sur tous les points de la France dans les grandes villes et cans les bourgs les plus Teculés, ils accomplissent chaque soir iour grande mission et méritent le beau nom de maîtres du peuple. Au village, c'iest à l'école que l'instituteur réunit ses anciens élèves et leurs parents à la ville, c'est dans la salle de la mairie que les; conférenciers donnent leurs instructives causeries; et l'on peut se rendre compte, par l'empressement des auditeurs, de la place que tient encore dans les esprits le culte des idées. Ce progrès continu des cours d'adultes est constaté par tous les rapports lors de la dernière enquête, entreprise par le ministre de ria3truction publique, le chiffre des j «niire se montait à M,163, et M. Edouard Pei'it a pu écrire avec assurance « A l'herare actuelle, il n'est pas un enfant du peuple désireux, soit de recevoir les premiers éléments de l'instruction, soit de dortifler ses connaissances, qui ne trouve devant lui, tant au village qu'à la villa, un professeur du peuple capable de lui communiquer une partie de son savoir ». Ces éducateurs sont, au village, des instituteurs une causerie agricole ou viticole, faite par un propriétaire, serait profitable, mais le paysan garde ses idées pour soi l'entretien, même fami. lier, l'emnuie. A la ville, toutes les professions., fournissent des maîtres avo- -cats, médecins, ingénieurs, comédiens, instruisent leurs auditeurs de leur science et résument, devant eux, ce qu'ils ont appris au cours de leur carrière. Il faut bien le dire, de la part de l'instituteur, cet effort qu'il consent à donner plusieurs fjis par semaine ne peut se peindre que par un mot c'est de l'héroïsme. Que l'on regarde d'un peu près ce que l'on réclame de son dévouement il est ordinairement secrétaire de mairie, écrivain public la mutualité scolaire, les sociétés de secours' exigent des signatures et des rapports; son inspecteur l'oblige à une comptabilité difficile il s'en faut de peu qu'on ne lui demande, comme autrefois, d'être sa,cristain ou sonneur de cloches. Pourtant l'instituteur trouve le temps de coopérer à l'éducation post-scolaire et c'est gratuitement, sans chance d'augmenter son traitement dérisoire, qu'il sacrifie son repos et sa santé. Et si l'on consulte les rapports des inspecteurs sur les causeries qui furent faites, on sent grandir son admiration pour l'intelligence et la souplesse d'esprit des maîtres primaires. Les conférences diffèrent selon les régions elles ne sont pas les mêmes dans le Poitou, en Bretagne ou dans le Limousin....