Extrait du journal

Les argus du Corso m'ayant, avec force sourires et saluts, rendu à la circulation, je pus me mèler aux passants, que cette petite scène ne semblait nullement étonner. Elle doit, en effet, se renouveler souvent, et c'est assez naturel. Dans un pays où toute l'autorité de l'Etat et toutes les espérances du peuple trouvent en un seul individu leur entière incarnation, il coule de source que la personne de cet homme prédestiné, considérée comme le trésor le plus précieux de la nation, soit l'objet d'une vigilance exceptionnelle. On le comprend si l'on songe à tous les fanatiques, aux Brutus pensifs et aux Lucchcni furieux que, de siècle en siècle, ces carrefours ont vus monter sur leurs bornes. Un le comprend mieux encore si l'on se rappelle les attentats répétas dont M. Mussolini faillit être la victime. En disant qu'autour du dictateur italien l'ombre 'cache des poignards, on ne parle pas au figuré....