Extrait du journal

Après avoir longé la lisière nord-nordest de cette forêt de Villers-Cotterets d'où, le 18 au matin, s'est déçianchée l'attaque foudroyante du général Mangin, j'ai remonté au nord vers Chaudun, après avoir visite la ferme Verse-Feuille et traversé Longpont. Sur le plateau, j'ai vu, étendus côte à côte et unis dans la mort, les soldats de France et d'Amérique tombés face à l'ennemi 1 Et tout de suite, je veux dire quel enthousiasme ces hommes de l'Union ont soulevé parmi nos poilus, qui s'y connaissent en bravoure et ne s'emballent pas, facilement. Tout je suite, ils ont fait leurs preuves et leurs coups d'essais ont été des coups de maîtres. Ce sont eux qui, avec nos fantassins, sont montés à l'assaut du plateau de Berzy, fonçant sur le« mitrailleurs allemands et les clouant sur place de leurs baïonnettes, collant au barrage avec un sang-froid inouï, collant encore aux chars d'assaut dans leur marche périlleuse et lente avec une ténacité tranquille, insensibles aux blessures légères, luttant jusqu'à l'épuisement, jusqu'au dernier souffle. Les officiers de tanks et la petite étite de servants qui composent leurs équipages ne tarissent pas d'éloges sur leur compte. C'est un beau brevet de courage et de vertus militaires, car ceux qui le décernent font, chaque fois qu'ils donnent » le sacrifice de leur vie....