Extrait du journal

ÉDITION DE PARIS La grave maladie de l'empereur du Japon a ramené une fois de plus 1.'attention des peuples vers ce pays qui, depuis un quart de siècle a singulièrement étonné le monde. Nulle part on ne constate un essor aussi prodigieux, un progrès aussi rapide toutes les découvertes modernes y ont été appliquées avec un zèle, un empressement inconnus jusqu'alors. Et, dans l'avenir, 'il faut s'attendre à d'autres surprises encore. Comment cette race s'est-elle formée à quels maîtres ces hommes ontils obéi ? De quelle façon leur idéal d'existence s'est-il créé dans leurrâmes? Telles sont les questions pressantes que se posent les Européens. Car il y aurait, certainement pour nous de salutaires leçons à prendre. Nous possédons aujourd'hui des renseignements sur cette éducation physique et morale des enfants japonais, et l'homme à qui nous les devons est bien dans la littérature, l'une des figures les plus étranges, les plus originales qu'on puisse rencontrer. Il s'agit d'un Européen, fils d'une mère grecque et d'un père irlandais que If hasard conduisit en Amérique. Là, Lafcadio Hearn, c'est son nom, devient peubliciste. Il était borgne i&; l'œil qui lui restait ne valait pas grand'chose. Son journal l'ayant envoyé sur les lieux d'un vaste incendie, notre écrivain resta prudemment chez lui mais il fit un récit à ce point captivant, pittoresque, du désastre qu'il fut sacré grand reporter. Le hasard d'un voyage le mena au Japon et tout de suite il fut touché de la grâce il se fit engager à l'université de Tokio comme professeur de littérature anglaise et, quittant à jamais la défroque européenne, il devint citoyen japonais sous le nom de Koïzoumi Yakoumo....