Extrait du journal

une lettre de mes parents ; grâce à vous, ils ont tout oublié, tout pardonné. Ja mais je ne songerai sans émotion à la maison d'Auteuil ». M. Henri Monod, qui présidait l'as semblée générale de la société, a cité ce mot de l'une des pensionnaires de l'asile de la rue Boileau : « J'aime bien quand elle vient cette dame, parce qu'elle sait où est ma petite, et ça me remue toute r-uand. je pense nu'elle me regarde avec des yeux qui ont vu mon enfant ! » Nous ne pouvons résister à la tentation de reproduire encore cette anecdote si impressionnante : Une des anciennes protégées du refuge, dont l'enfant avait été mis en nourrice, avait pu se placer honorablement. Un brave ouvrier la de mande en mariage : « Chère madame, écrit-elle à Mme Avril, un ouvrier veut m'épouser ; puisse l'accepter ? En tout cas. je ne le ferai que lorsque vous l'au rèz vu et lui aurez parlé ». La présidente de l'Œuvre eut la conversation que dési rait sa protégée ; elle voulut discrète ment s'acquitter de sa mission de con fiance" et révéler certains détails. Mais lui. très ému, répondit : « Je sais tout ; mais je sais aussi ce que c'est que la mi sère, et j'épouserai cette jeune fille mal gré son passé ». Le mariage eut lieu, et depuis, chaque mois, nous avons revu la jeune femme heureuse et fière du foyer reconstitué....