Extrait du journal

Toulon, 23 octobre [d. Petit Paris.) Si le départ du Président de la République s'était effectué par un temps radieux, son retour, par con tre, a eu lieu par une mer agitée et un mistral violent. Malgré la forte houle, le Colbcrt a marché à bonne allure et à 15 h. 15, après le simu lacre d'attaque par les sous-marins, le croiseur franchissait la grande passe de la rade de Toulon et venait s'amarrer à un coffre, tandis que les navires présents tiraient les salves réglementaires. A 16 h. 30, le Président descend dans la vedette amarrée à la coupée. M. Doumergue prend congé de l'état major du Colbert et serre cordiale ment la main du commandant, qu'il remercie de sa L'équi page, rangé à bande, pousse des vivats, tandis que le canon tonne de nouveau. Il fait un temps affreux, le vent a encore fraîchi et les vagues grossissent, Le Président doit s'abri ter dans la cabine arrière. Heureusement, le trajet est court. La vedette président telle aborde bientôt au quai de l'Horloge, où, stoïques sous la brise de plus en plus violente, attendent les person nalités officielles, le préfet du Var, le préfet des Bouches-du-Rhône, les amiraux, généraux et la municipa lité. Le Président, souriant, ne paraît pas avoir souffert de son voyage pénible. Il serre cordialement la main à chacun, et conduit par M. Dumesnil, ministre de la Marine, passe en revue la compagnie d'hon neur des fusiliers marins et salue le drapeau des canonniers. La musique de la flotte joue la Marseillaise. Le Président monte en wagon et, à 16 h. 45, le trato présidentiel s'ébranlait pour filer directement sur Paris....