Extrait du journal

S'élèvera-t-il à Dunkerque, à Lorient ou sur une voie parisienne, ce monument dédié à la gloire de nos fusiliers marins et dont la vraie place eût été à Dixmude, sur l'Yser? Il n'importe. An dernier moment, l'entente semble s'être établie pour Dunkerque. Mais si c'est vers Paris qu'avait du se retourner le comité du monument, Paris ne se fût pas rait prier, j'imagine, pour lui concéder, sur l'un, de ses quais ou h, la proue d'une de ses îles, les quelques mètres carrés de terrain qu'on lui marchandait ailleurs. Paris peut avoir la tête légère il a le cœur bon. Et puis il y a entre les marins et la grande ville, dont les armes sont une net ballottée sur les vagues, comme un accord secret, une harmonie préétablie. Cela remonte beaucoup plus loin qu'aux inondations de 1910, où l'intervention des marins et de leurs diligentes pirogues dans les rues de Grenelle, transformées en rapides, sauva tant d'existences. Dans la brigade navale, composée pour les trois quarts de Bretons, figuraient un certain nombre de Parisiens, comme ce modèle de l'héroïsme juvénile et faubourien, cet admible Luc Platt, adjoint technique des services de la Ville, et qui était le fils d'un humble bûcheron du X'....