Extrait du journal

On ne demandait pas alors aux peintres de donner l'impression de la nature. On exigeait d'eux des tours de main de cailigraphe. Il était nécessaire alors que l'on pût compter, sur un arbre, les nervures des plus petites feuilles. Troyon, Courbet, Daubigny renversèrent tout cela. Ils ramenèrent le public à la vraie source, à la nature, et l'obligèrent à s'y abreuver, sans se préoccuper de savoir s'il en retirait ou non de l'agrément. Mais, en fin de compte, il fallut bien s'incliner et accepter « cette étrange peinture » où les masses étaient sobrement détaillées et vigoureusement peintes, où les détail, indiqués d'une seule touche, et non patiemment surléchés, n'avaient plus que la valeur d'une note isolée, dans une symphonie, et ne constituaient plus comme autrefois, le tableau tout entier. Daubigny exagéra parfois sa manière, et en vint, vers la fin de sa vie à ne plus guère peindre que de grandes ébauches, d'une justesse admirable. d'ailleurs et devant lesquelles, on s'inclinait, tant elles témoignaient d'une force d'âme tranquille et d'une sérénité complète de l'esprit. Mais si la lutte avait été longue et dure, les honneurs en fin de compte étaient venus, nombreux. et mérités....