Extrait du journal

Notre journal a rendu l'hommage attristé qui était dans tous les cœurs aux morts du dirigeable République. La rencontre était déjà saisissante de l'inauguration de l'exposition aéronautique, au lendemain de la mort du capitaine Ferber, victime d'un de ces accidents par lesquels semble devoir s'expier toute conquête nouvelle. Qu'était-ce donc, quand on apprit la catastrophe, ajoutant une page terrible au martyrologe de la navigation aérienne?. Il n'est rien de douloureux comme la brusque fin tragique de ces hommes d'audace, de chercheurs, de pionniers d'une jeune science, à qui semblait légitimement due la récompense de leurs travaux. Cette Science, le sang répandu pour elle l'ennoblit encore, du moins, et il y a de ia beauté dans toutes ces volontés ardentes qui n'ont pas un instant de défaillance après ces deuils répétés, et qui reprennent la tâche commencée par d'autres. Des équipages seront toujours prêts pour les dirigeables et l'aviation n'aura pas moins de fervents. Rien n'arrêtera la marche vers la victoire définitive sur les éléments, ni les généreuses et aventureuses curiosités....