Extrait du journal

Je. m'échappe jusqu'à la gare de Paddington, bientôt fermée aux voyageurs et dont le quai d'où partira le train funèbre est tendu de draperies de deuil. Celui qui nous empoté est déjà, malgré cette heure matinale, envahi -par des gentlemen en habit, cravate bleuclfë et chapeau haut de forme, par des femmes en tenue réglementaire, c'est-à-dire non seulement en noir, mais ensevelies, comme je le suis; dans de longs et/lourds voiles de crêpe qui retombent en avant jusqu'à la taille, en arrière jusque l'ourlet de la robe. Mais il y a aussi des pages en tunique de satin noir, à boutons étincelants, culotte noire et bas de soie, de superbes personnages en costumes chamarrés d'or et de pourpre, la tête prise dans des bicornes garnis de cocardes d'or ou bien de plumes d'autruches blanches ou noires il y a encore de merveilleux seigneurs en pourpoints de velours écarlate, brodés de galons d'or, barrés de croix, de médailles, le col serré dans des rubans multicolores à plaques de diamants ou décorés de longues chaînes d'or tombant sur leur poitrine. Tous si singuliers et si brillants qu'on les croirait échappés d'une féerie, d'une cavalcade hiatorique, voire d'un bal masqué. n'étaient la gravité des visages, la retenue des gestes, l'allure noble et compassée....