Extrait du journal

Mais si l'on veut se rendre un compte tout à fait exact des dangers de la loi de 1874, c'est vers certains établissements religieux qu'il faut surtout porter les regards. On sait que beaucoup de couvents, sans compter les ouvroirs, occupent un nombre considérable de jeunes tilles; mais comme ces pieuses maisons échappent à toute surveillance, les saintes femmes qui les dirigent ne se gênent pas. Elles accablent les enfants confiées à leurs soins d'un travail au-desstis de leurs foi*ces, les nourrissent à peine et les châtient sans pitié lorsque, brisées par la fatigue. elles ne parviennent pas à fournir la somme de travail que l'on exige d'elles. J'ai encore présents à l'esprit les détails navrants du procès intenté tout récemment à une soi-disant congrégation religieuse dont les directrices, la « mère Adalbert » et la « sœur Thérèse H, exploitaient si durement leurs pensionnaires que le scandale a fini par éclater. Les fausses soeurs ont été condamnées, parce qu'elles portaient sans droit l'habit religieux et qu'elles s'étaient attribué publiquement une qualité qui ne leur appartenait pas. Mais si les mêmes abus s'étaient produits dans un vrai couvent, la Justice eut été impuissante, faute d'une loi réglementant d'une façon générale le travail des enfants mineurs....