Extrait du journal

L y a trois mois, au lendemain du rapt de l'Aatriche^iar l'Alïemagne, le Petit Parisien, n écoutant que la voix du devair patriotique et sans souci de savoir à qui son initiative plairait ou déplairait, jetait un cri d'alarme dont l'écho retentit plus encore qu'il ne pouvait l'espérer il établissait, sans incriminer vainement personne, comment, depuis le triomphe hitlérien, la France, de faiblesse en faibïesae et de chute en chute, s'était laissée glisser jusqu'au bord de l'abîme. Il en appelait au patriotisme de toute la collectivité française pour qu'elle prit conscience des dangers qui menaçaient son existence même et pour que les hommes chargea de la direction de son destin affrontassent avec courage et décision, voire avec héroïsme, s'il le fallait, les responsabilités du redressement nécessaire. Cette nécessité n'était pas évidente que pour nous-mêmes. :Le Sénat, presque unanime, une grande partie dé la Chambre, les chefs les plus autorisés des. groupements politiques, à commencer par M. Léon Blum qui proclamait qu'un des risques de guerre était t qu'aux yeux, de l'itrani gf r -Jtt"g«uM!e ne paraisse pas suffisnmment unie et suffisamment forte s, l'opinion publique. alertée, la nation, presque toute la nation, qu'un large courant d'énergie réveillait, attestaient une volonté réfléchie d'effort et de discipline. L'homme politique que le Président de la République avait chargé de former un nouveau gouvernement prenait acte de cet esprit nouveau qui animait le peuple français et, avec une éloquence dont l'accent évoquait les tribuns du comité de salut public, M. Daladier puisque c'est à lui qu'était confié l'honneur redoutable de la tâche à accomplir dans tous Zes domainea sonnait le ralliement autour de la patrie en danger. ROIS mois se sont écoulés depuis ces moments où la conscience française a réagi devant l'imminence dea catastrophes. Trois mois, c'est beaucoup et c'est peu. C'est beaucoup pour qui, mystiquement confiant dans la vertu des baguettes magiques, étale èôr impatience c'est peu pour qui sait que l'on remonte plus lentement une pente qu'on ne la descend....