Extrait du journal

L'armée de terre n'offrait pas seule ces anomalies. On les retrouvait encore dans la marine. Pendant longtemps, la carrière navale n'avait point été en faveur auprès de la noblesse française, qui n'envoyait guère que ses cadets sur les vaisseaux du roi. Mais, peu à peu, il en alla autrement, et l'on vit les grades, les titres, les honneurs, réservés à ceux qui portaient des noms illustres. Il y eut une haute marine, composée de personnages bien vus à Versailles, où l'on s'inquié- ] tait peu de leurs qualités professionnel- 1 les. Mais, à côté de cette caste dirigeante, il y en avait une autre, composée de de braves gens sortant de la bourgeoisie, de hardis corsaires, d'audacieux partisans capables des plus téméraires entreprises, et, pour les distinguer des no- bles, ils étaient désignés sous le nom Dans un livre très documenté sur la marine royale avant la Révolution, M. Maurice Loir expliquait, il y a une quinzaine d'années, les différences essentielles qui existaient entre ces deux catégories de marins, dont la dernière se composait de divers éléments. On y voyait figurer des jeunrs gens de bonne famille, des fils de commerçants, qui, se destinant à la manne marchande, étaient autorisés, au même titre que les jeunes gentilshommes, a servir en qualité de volontaires sur les navi-...