Extrait du journal

Le cas était là assez simple. Mais le principe du secret médical peut souvent dcnner lieu à de complexes discussions. Il y a, d'ailleurs, des circonstances où le classique serment d'Hippocrate ne suffit pas à mettre en repos la conscience du médecin « Nul ne divulguera les secrets vus, entendus, compris, des malades auprès desquels il a été appelé. » Il n'y a, assurément, aucune difficulté quand il s'agit de secrets privés, n'intéressant que le malade, et la loi est là qui dicte sa conduite au médecin. Au besoin (comme au moment de la mort rin peintre Bastien Lepage) elle lui rappelle que le secret lui est imposé. Mais il en est autrement quand l'intérêt de la société est en jeu. Il se peut que, en se taisant, le médecin se rende, en quelque sorte, complice du criminel dont il a surpris le secret. La loi, dans ces conditions, ne le délie-t-elle pas du secret, par un autre article du code, qui exige que toute personne qui aura été témoin d'un attentant donne avis au procureur de la République soit du lieu du crime, soit du lieu où le coupable supposé pourra être retrouvé? Ce sont là questions infiniment délicates et épineuses....