Extrait du journal
La direction des usines Citroën a pris hier la décision de fermer, jusqu'à nouvel ordre, l'ensemble de ses ateliers à la suite d'une certaine agitation qui se traduisait par des grèves partielles dans quelques-uns d'entre eux. Une baisse des salaires, envisagée pour demain ler1er avril, avait causé cette agitation. Des tracts invitaient les ouvriers à quitter le travail. Certains obéirent à cette suggestion. La ferme ture totale suivit. Une note communiquée par M. An dré Citroën expose en ces termes le point de vue de la direction : M. André Citroën a fait, le 27 mars, une conférence à une grande partie de son personnel pour annoncer les rai sons pour lesquelles, à dater du 1" avril, une réduction de salaires et de traite ments correspondant à environ 10 % de leur traitement serait appliquée pour tenir compte des conditions économi ques actuelles, des' indices du prix de la vie et de la concurrence étrangère. M. Citroën a fait également observer que, malgré cette diminution de salaires, ses établissements resteraient encore ceux qui paient les salaires les plus élevés, et de beaucoup, de la région parisienne. Les salaires ainsi diminués seront égaux à ceux de 1931, époque où le prix de la vie était le plus élervé, alors qu'aux Etats-Unis les salaires de 1930 avaient déjà été diminués de. 50 à 70 % et dans les autres pays produc teurs d'automobiles de l'Europe de 20 à 30 %. Cette décision •et les raisons qui l'avaient motivée ont fait l'objet de nombreuses conférences faites dans toutes les usines à des délégations ou vrières pendant la journée du 28 mars. Le 29 mars, en manière de protesta tion, un certain nombre d'ateliers ayant débrayé, la direction appliqua lé règle ment de l'usine, qui est de fermer les ateliers en cas de manifestation de ce genre. C'est la raison pour laquelle plusieurs des ateliers de la région parisienne de la société Citroën, comptant actuelle ment vingt et un mille ouvriers, ont été fermés à dater du 30 mars .au matin. Depuis la fermeture des ateliers, un certain nombre de délégations ont été reçues par la direction de l'usine pour examiner les conditions de reprise du ' travail. Quai de Javel Quai de Javel règne une grande tranquillité. Des forces de police, gar diens de la paix et gardes mobiles, veillent sans émoi au maintien -de l'ordre que, fort heurçusement, nul, jusqu'à présent, ne cherche à troubler. Les immenses ateliers, d'ordinaire ani més d'une vie intense, ne sont que silence. Seuls les bureaux travaillent. Le colonel Fontana, directeur du per sonnel, nous y reçoit et ajoute à la note officielle quelques commentaires : La baisse des salaires, dit-il, n'est ni brutale ni massive. Nous avons pris soin.d'en entretenir d'avance notre per sonnel. Nous l'avons mis au fait des évé nements qui rendent cette baisse logi que et inévitable. Nos ouvriers avaient...
À propos
Le Petit Parisien est un grand quotidien français, publié entre 1876 et 1944. Il était l’un des principaux journaux sous la Troisième République.
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