Extrait du journal

Après l'incendie du Bazar de la Charité, où tant de femmes et de jeunes filles appartenant à ce quoi appelle « le monde » trouvèrent une mort affreuse, qui plongea dans le deuil, comme pour prouver que le malheur n’épargne personne mi-bas, de si nombreuses et fortunées familles, a qui la Destinée semblait devoir éternellement sourire ; après le naufrage de La Bourgogne, sombre drame maritime, immense et nocturne noyade dont le ressouvenir seul fait frissonner encore, voici qu’une simple étincelle, subitement et stupidement produite, sans qu’on sache comment ni pourquoi, suffit pour déchaîner la force monstrueuse cinquante tonnelle poudre, et faire tournoyer en l’air, comme feuilles agitées par lèvent, les énormes murs massifs, les terres soulevées, les chaumières éventrées, et les cadavres déchiquetés, unis dans la fraternité de la mort, des soldats et des paysans, des femmes et des enfants, brutalement saisis pendant leur sommeil, et livrés pêle-mêle aux fureurs du fléau!......