Extrait du journal

Enfin, M. Tardieu a fini par se délivrer de son secret. On votera les 1er et 8 mai prochain. Cette fois, dans toutes les circonscriptions, la campagne est ouverte. E’ive l’était déjà dans beaucoup, et depuis plusieurs semaines. Ai-je besoin de dire que contre le socialisme l’effort de la droite semble être acharné ? C’est trop naturel pour que nos amis s’en étonnent ou s’en émeuvent. Mais sur quels points porte cet effort ? Comment nos adversaires essayent-ils de nous aliéner les sympathies des ouvriers, des paysans, des petites gens ? Si je me fonde sur ma propre expérience, je constate d’abord qu’ils se gardent bien de prendre la responsabilité d’une politique que leurs élus, à la Chambre, ont sans cesse défendus. Ils contestent à peine le bilan de faillite de la législature. Us reconnaissent la gravité de la crise qui nous étreint. Aucun d’eux ne se souvient plus de l’hymne à la prospérité qu’entonnait naguère M. Tardieu. Vincent-Auriol notait, l’autre jour, que ses estimations du déficit budgétaire étalent maintenant hors de toute discussion. C’est vrai, entore qu’on s’évertue à renverser les rôles, et à charger l’opposition de tous les méfaits. C’est le procédé classique. Il a, en général, le sort qu’il mérite....