Extrait du journal

Ce qui caractérise, en effet, les aspirations sociales et les tendances politiques du gouvernant français, c’est moins sa haine raisonnée contre tout progrès, que sa défiance instinctive contre tout changement, quel qu'il soit, contre toute tentative sociale laissée à son initiative propre, à son libre choix. Notre bourgeois n’est pas, à proprement parler, un conservateur ni un réactionnaire, au moins en période normale. Au contraire. Il se dit et se croit libéral, progressiste, même. Mais il a l’horrcurdu mouvement, de l’étude, de tout ce qui constitue un effort, un acte de bonne volonté. La stabilité, le repos, la quiétudeabsolue, l’indifférence à tout, sent à scs yeux le bien suprême, et il ne fait rien pour s’enquérir des possibilités de modifications graduelles à apporter dans l'ordre des faits sociaux, scientifiques ou artistiques qui préoccupent à un degré si grand le dirigeant américain ou anglais. La vanité elle-même, ce merveilleux levier à l'aide duquel on peut relever tant d'apathies, ne le tente pas. Après lui. qu'importe?...