Extrait du journal

J’admire Paul-Boncoui. Pour son intelligence. Pour sa vaste culture qui fait honneur à notre démocratie. Pour son courage. Pour son courage surtout, dont il vient de fournir une preuve nouvelle par son discours de Carmaux. .11 est fort intimidant de parler en un tel lieu, parmi les mineurs et les verriers. Une grande ombre domine toute la région. Il me souvient de T émotion avec laquelle je l’ai rencontrée sur les terrasses d’Albi. En vain, les souvenirs du passé le plus ancien cherchaient à m’attirer et à me retenir ; je n’écoutais plus la vieille chanson qui monte des quartiqj-s de bois et de brique ; je ne pouvais enfermer ma pensée dans ce cloître de Saint-Salvi qui rappelle cependant quelques-unes ides heures les plus charmantes du printemps de la France ; je me détournais de la cathédrale ellemégie, donjon de la foi conquérante et armée : et, près du porche où la pierre blanche dessine le lacis de ses dentelles, groupées somme les strophes d’un poème, ij entendais, sous le soleil, pareille à l'hymne prolongée des orgues toutes pioches, aussi évocatrices d'images que les vitraux du chœur, tonner, avec des inflexions de tendresse et de douceur, une des voix les plus sonores et les plus puisantes que l’éloquence française Bit connues....