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Le Petit Provençal, 8 mars 1900

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Le Petit Provençal
8 mars 1900


Extrait du journal

La liste dressée fait évidemment honneur aux naturalistes en soutane qui ont su si habilement découvrir les pensées ornithologiques du Très-Haut et rendre la paix aux estomacs dévots. Ccs derniers cependant ne seront pas admis également à la même table d’hôte. Les fortunés pourront se payer le gibier énuméré plus haut et ils iront droit au ciel. Les pauvres — s’ils n’ont que deux sous pour acheter du lard — devront sc mettre au pain sec. Un bout de lard de deux sous, en effet, offenserait tellement le bon Dieu, que dans sa bonté infinie il sc vengerait en les faisant cuire, rôtir et bouillir dans la chaudière du diable pendant l’éternité. Et c’est ainsi qu’en carême, comme toujours, le jeûne est fait pour les uns et la bonne chère pour les autres, — les malins qui savent admirablement mettre d’accord leur estomac avec leur conscience....

À propos

Le Petit Provençal fait suite à La Jeune République, fondé en 1876 par Geoffroy Velten et Jean-Baptiste Chanot. Publié à Marseille, il affirme sa place à la gauche de la ligne politique du Petit Marseillais et consacre sur plusieurs pages des rubriques importantes sur les sports (cyclisme, football, tauromachie, tennis, athlétisme, etc.). Bien qu'ayant publié en « une » l'appel du 18 juin 1940, le journal basculera dans le camp du régime de Vichy sous l’Occupation. En conséquence, il sera interdit à la Libération.

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Données de classification
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