Extrait du journal

AJbsorbé par les préoccupations de la grande bataille que nous livrons en ces jours décisifs, d’un bout à l’autre du territoire national, je n’ai pas pu exprimer encore à celte place le chagrin que m'a causé la mort si douloureuse de Marius Richard. Je le connaissais depuis bien des années. En toutes nos rencontres, mais spécialement pendant la guerre, j’avais apprécié non pas seulement la solidité de ses convictions démocratiques, mais tout ce qu’il y avait en lui de bonne grâce, de charme et de sagesse avisée. Il était du petit nombre d’hommes qui ont acquis, à force de travail et de réflexion, des idées réfléchies sur l’organisation et du pays et de la République. C’était une joie pour moi, — une joie et un profit, — de discuter avec lui, en particulier, sur ces problèmes de-"l'outillage national dont il ne faut pas laisser la solution aux mains des spécialistes intéressés, soumis à l’obédience des Intérêts Ecocomiques. Par certains aspects de son intelligence, il me rappelait Pierre Baudin. Et quelle flamme de jeunesse ! quelle douce et aimable cordialité !...