Extrait du journal

Dans le milieu surchauffé de Paris, où les passions sont vives et où l’on ne prend pour ainsi dire aucun repos véritable, on perd rapidement la notion exacte des choses. La méditation approfondie sur les faits et les événements y est impossible; les esprits s’v aigrissent et les luttes personnelles y viennent trop souvent remplacer les discussions de doctrine et les combats sur les principes. Combien il serait à souhaiter que tout homme, détenant une part, si petite qu’elle fût, d’apostolat, pût se retremper de temps en temps dans le bain de Jouvence du silence et de la retraite. En face de la nature, la pensée s’élargit et, tout en conservant ses espérances dans la régénération prochaine de la race humaine, on se prend à moins haïr les réfractaires, nationalistes, monarchistes, opportunistes et autres, que leur infériorité cérébrale maintient à l’état d’anthropopithèque ou d’hommes de l’Age de pierre. Infirmité n’est pas vice, rt je me suis toujours dit que, parmi les adversaires inconscients de 1 idée socialiste,beaucoup viendraient à nous le jour où nous les mettrions en présence de faits accomplis cl d’avantages certains....