Extrait du journal

Que ne nous dit-il pas, avec une éloquence pénétrante, ce mois de septembre qui voit les feuilles se teinter de rouille, les grives s'enivrer aux grappillons oubliés sur les sarments par les vendangeurs. Dès sa première semaine, il a évoqué le souvenir poignant du plus grand désastre qui se soit abattu sur notre pays depuis Waterloo, nous rappelant, pour la seconde fois, qu’un peuple qui remet ses destinées aux mains d'un maître, non seulement abdique sa dignité, aliène sa liberté, mais encore se voue fatalement aux pires catastrophes. Evoquant le souvenir le dus cruel, il nous dit aussi que la poétique internationale n'est faite ni de sentimentalisme, ni de générosité, ni d’équité; que les intérêts, parfois les plus mesquins, la dominent et l’orientent; que les amitiés et les engagements les plus solennellement proclamés sont toujours d'une fragilité telle qu'une nation qui ne s'habitue pas âne compter que sur elle-même se réserve les plus cruelles et les plus dangereuses déceptions....