Extrait du journal

Avouez que ça nous change un peu ! Nos gouvernants avaient eu jusqu’à ce jour la déplorable manie do marcher sur des pointes d’aiguille et de nous y faire marcher avec eux. lien de précis dans leurs déclarations. Le geste qu’ils faisaient était peut-être beau, mais il ne soulignait guère que des banalités et des lieux communs. On aurait dit qu'ils avaient peur de leur ombre. Au moindre bruit, sur la simple apparition il’un adversaire dans la broussaille parlementaire, ils détalaient comme des lièvres. Vous a\ iez beau courir après, il n'était plus possible de les rattraper. Tout ce qu’ils disaient se noyait dans un flot do circontutions et de réticences. Quand la cible était devant eux, c’était en lui tournant le dos qu’ils tiraient dessus. Cette singulière façon de mettre dans le mille ne manquait pas d'une certaine originalité; mais encore eût-il fallu que le coup portât sinon chaque fui-, tout au moins de temps en temps, pour le régal de la galerie et pour la satisfaction personnelle des tireurs....