Extrait du journal

Je parle de l'Espagne, où l'Eglise est la véritable souveraine. On est effrayé, rien qu'à parcourir ce pays, d’v voir la toute puissance actuelle de l’esprit de recul religieux et politique. « Sianeo sotte i pareti » disaient autrefois, mélancoliquement, les habitants de la Rome papale. Nos frères latins de l’autre côté des Pyrénées, peuvent en dire autant, avec autant et peut-être plus de raison. Autrefois, l'Eglise de Torquemada# et la monarchie despotique ont de compte à demi, miné et dépeuplé ce pays, si riche à la fin du moyen âge. L’Eglise continue à peser sur lui, à y accaparer la richesse, à y décourager ie travail, à y répandre les habitudes de mendicité. Il faut pourtant tirer un gros chiffre de millions de ce pays appauvri, pour les armées, pour les frais de la monarchie, pour le budget des cultes : et naturellement, le clergé séculier ou régulier qui a mis la main sur le plus clair de la fortune nationale, ne paye à peu près aucune part des charges publiques. 11 faut donc pressurer les contribuables. Dans quelles proportions, jugez en....