Extrait du journal

Les philosophes politiques et les nommes d'action éprouvent une égale inquiétude et comme la sensation du vide. Les questions vraiment sérieuses de notre temps ne peuvent pas se résoudre par des lois ni par des actes administratifs. Les socialistes eux-mêmes n'ont plus foi dans les résolutions économiques ou n’affectent cette foi que pour ne pas se renier eux mêmes. Tout le monde sent que les misères présentes sont des misères morales. Toute la justice sociale imaginable et toute la liberté accessible aux démocraties ne les guériraient point. La contrainte et la réaction y seraient d’ailleurs également impuissantes. Plus libres et plus aisés, nous sentons mieux sans doute des maux qui laissent indifférents les peuples asservis et pauvres. De ces maux, alcoolisme, syphilis, prostitution, fièvre du luxe, verrerie et neurasthénie, les uns sont anciens, les autres nouveaux, tous sont dangereux, voire mortels. Contre eux, ni gouvernement, ni Parlement, ni politique, ni législation ne peuvent rien....