Extrait du journal

Nous avons le regret de constater que l’affaire Schnæbelé, loin de s’atténuer, prend aujourd’hui un caractère nouveau de^ravité. Il n’y a eu ni erreur, ni méprisé, ni malentendu. Ce n’est pas à la suite d’un excès de zèle d’agents subalternes que M. Schnæbe’té a été enlevé, garrotté et incarcéré dans la prison de Metz. Il est maintenant avéré que la justice allemande avait lancé un mandat d’arrêt contre le commissaire spécial de la gare de Pagny-sur-Moselle, et que ce magistrat a été attiré à la frontière, où l’attendait un véritable guet-apens. A-til été saisi sur le territoire allemand? ou bien touchait-il encore le sol français quand il a été terrassé par les policiers allemands? On n’est pas absolument mixé sur ce point, quoique divers témoins oculaires affirment que M. Schna'belé n’avait pas dépassé le poteau indicateur de la frontière. Cette question du point précis où aurait été empoigné M. Schnæbelé peut avoir une grande importance juridique, et il semble que ce soit le seul qu’on veuille discuter à Berlin. Nous estimons, au contraire, que ce n’est là qu’un détail secondaire, et que l’attentat commis sur un magistrat français par ordre de l’autorité judiciaire allemande est aussi grave, aussi outrageant pour la Fance, qu’il ait été perpétré deux mètres en deçà ou deux métrés au delà de la borne-frontière....