Extrait du journal
officiers et sur les rouages administratifs de l’armée. Le généré. I André expose ses vues per sonnelles sur la loi en discussion. Il accepte la plupart des modifications apportées au projet du Sénat par la commission de la Chambre. Il fait cependant quelques réser ves au sujet des périodes d’instruction. Le Sénat propose 28 jours pour les réservistes, la commission de la Chambre, 47 jours. Le ministre estime que les réservistes doi vent accomplir une période de 22 jours. Con trairement à la commission, il n’est pas par tisan des devancements d’appel. D’autre part les élèves des écoles militai res ne doivent faire, selon lui, qu’un an de service à la caserne et non deux comme le propose la commission. Le ministre termine en affirmant à la Chambre que les cadres de l’armée de 2 ans seront aussi solides que ceux de l’armée de 3 ans. M. Jaurès. — Dans tout le débat de la loi de deux ans, on a constaté la mollesse de l’opposition. Lors du vote de la loi de trois ans, l’opposition fut très grande, aujour d'hui où il s’agit de réduire à deux ans le service militaire, elle est très peu impor tante. Si la Chambre paraît devoir adopter cette réduction, c’est que le Sénat l’a pré cédé dans cette voie et c’est aussi parce que le pays a assez de l’inégalité, qui est la clé de voûte de la loi militaire actuelle. La na tion tout entière doit être appelée à l’armée, l’idée du service obligatoire universel s’est du reste emparée de tous les esprits, qui ne veulent plus des armées de métier produi tes par le tirage au sort. Si l’orateur soutient le projet de constitu tion de milices, de la nation armée, ce n’est as du tout pour diminuer la force de la rance, c’est pour l’augmenter. (Applaudis sements à gauche). L’orateur combat le principe d’une armée composée en partie de soldats d’un an et d’un nombre considérable de rengagés. Il dit que la loi en discussion est conçue dans un esprit d’égalité, d'homogénéité et d’uni versalité. Il déclare qu’il votera cette loi parce qu’elle peut être adaptée par tous les républicains, mais il affirme qu’elle n’est qu’une étape vers un avenir meilleur. Le service militaire de deux ans n’est pas une nécessité durable. L’orateur n’apportera pas de proposition de surenchère, il se contentera du possible, mais cela ne l’empêchera pas de prévoir le temps où l’on comprendra que les citoyens nont pas besoin de rester deux ans à la ca serne pour être de bons soldats. On dit qu’il faut garder le soldat deux ans à la caserne en l’isolant du reste de la nation pour lui apprendre la discipline, mais on ne doit pas oublier que c’est daus la vie commune que les citoyens apprennent la discipline et dans la pratique de la vie sociale ; en devenant libres et fiers, ils ap prendront à défendre leur patrie de justice et de vérité (Applaudissements à gauche). L’orateur pense qu’un jour viendra où le service militaire pourra être réduit à un an. C’est pour hâter ce jour qu’il votera la loi en discussion. Après ce vote, il faudra s’oc cuper de l’abolition de la justice militaire. Il ajoute qu’il votera la loi avec la préoccupa tion d’aboutir le plus rapidement possible, et avec la pensée qu’elle ne sera qu'un pas de fait vers une loi meilleure. Il demande à la Chambre de se presser d’aboutir. Elle n’en a que le temps, puisqu’on juillet il fau dra s’occuper de l’impôt sui le revenu. C’est pour cela qit’il faut adopter sans y rien changer le texte du Sénat. M. Berteaux. — Il faut donner au pays une loi étudiée et non pas une loi provi soire. M. Jaurès déclare alors que si l’on n’aboutit pas rapidement la loi ne pourra fias être appliquée en 4906 et, d'autre part, "ordre du jour de la Chambre sera obstrué par une discussion nouvelle qui entravera le vote des lois sociales. (Applaudissements à gauche et sur de nombreux bancs). M. Gugot de Villeneuve dépose un pro jet de résolution invitant le ministre de la guerre à consulter le conseil supérieur de la guerre et à surseoir aux débats jusqu’à ce que cet avis soit connu. Le ministre de la guerre déclare qu’il a consulté individuellement et par écrit les membres de ce conseil. La proposition de sursis est repoussée par 335 voix contre 223. L’urgence pour le projet de loi est adoptée par 526 voix contre 22. La séance est levée à 6 heures....
À propos
Fondé en 1881, Le Petit Troyen s'est d'abord défini comme un petit quotidien républicain radical. Son propriétaire, l'homme politique Gaston Arbouin, assume la direction politique de la feuille jusqu'à sa mort en 1907. Favorable au régime de Vichy, le journal sera interdit en 1944.
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