Extrait du journal

BEAUCOUP DE BRUIT! Si M. Hervé, qui est un esprit exagéré sur bien des points, mais qui est un éducateur de valeur, avait voulu retranher cent lignes de son « Manuel », on pourrait le mettre entre toutes les mains des jeunes écoliers. Mais tel qu’il est, il contient évidemment des {mssages inacceptables pour ceux qui veuent vraiment la neutralité de l’école, c’est-àdire qui n’admettent pas pius qu’on enseigne aux enfants les absurdités des légendes reli gieuses que les théories discutables du col lectivisme. Tout d’abord il y a deux points à retenir de la discussion qui a eu lieu à la Chambre : c’est que le « Manuel » ne contient nulle ment la fameuse phrase : « Le drapeau est une loque qu’il faut planter sur le fumier ». M. Hervé le pense peut-être, peut-être l’a-til dit ailleurs, je n’en sais rien et c’est une autre affaire, mais il n’a pas imprimé cette phrase célèbre dans son petit livre. En outre, le « Manuel » n’a jamais été distribué dans une école. M. Grosjean, l’interpellateur, a été forcé de reconnaître qu’un seul instituteur — un seul — avait proposé à six élèves d'acheter des exemplaires et qu’il avait finalement annulé lui-même la commande. Donc, l’indignation des nationalistes était tout simplement une indignation de parade et un mouvement de réclame, comme ils en ont l'habitude. Néanmoins, le gouvernement ne pouvait pas avoir l’air de se dérober et M. Cnaumié a eu raison de répondre en posant nettement, une fois de plus, les règles de la neutralité scolaire. L’instituteur est libre, comme citoyen, d’avoir telle ou telle opinion. Mais quant à l’enseignement lui-même il doit se canton ner dans les principes généraux, de façon à ne pas empiéter sur la conscience de l’en fant. De même qu’on interdit l’enseignement des fantasmagories du dogme, de même on doit éviter les dissertations collectivistes qui n’ont en vérité, rien à voir avec l’instruction primaire. Pierre Patient....