Extrait du journal

LA POLITIQUE EXTÉRIEURE Un discours de M. Baldwin Presqu’à l’instant où l’ambassadeur d’Angleterre transmettait au gouverne ment français le salut du nouveau cabinet britannique, M. Stanley Baldwin faisait à Londres, l’apologie de la politique de M. Herriot. Nous ne pouvons que nous féliciter des paroles qu’a prononcées lundi le Premier anglais, non seulement parce qu’elles té moignent d'un désir de coopération con tinue avec la France, mais parce que nous y trouvons une grande preuve de sincérité, quand M. Baldwin rend hom- j mage au rôle joué par M. Mac Donald au cours des négociations de Londres. Mais le chef conservateur ne s’en est pas tenu là, et il a su reconnaître la part prépondérante que le chef du gouverne ment français a prise au succès final de délibérations délicates. « Les résultats satisfaisants de la Con férence de Londres, a-t-il déclaré, n’au raient pas été obtenus sans l’attitude du chef du gouvernement français qui s’est comporté en véritable homme d’Etat. « M. Herriot mérite la reconnaissance de l’Europe tout entière pour sa loyauté et sa modération. Il .peut être assuré que le gouvernement britannique continuera à lui accorder son appui le plus amical et le plus ferme. » Ainsi se trouve infirmé le jugement de ceux qui, un peu prématurément, voyaient [ dans les élections anglaises, le coup qui ' devait abattre le gouvernement français, i M. Baldwin a l'intention de conserver à son pays sa place aux côtés de la France. Et si le Premier anglais a indiqué qu’il faudra remettre à l’étude le protocole de Genève, ce qui ne nous surprend point, il a manifesté sa confiance dans la So ciété des Nations et son désir de voir confier au tribunal de Genève l’examen des cas difficiles, en vue de leur solution pacifique, pour « établir et maintenir la paix dans le monde entier. » Si, aux déclarations de M. Baldwin, nous ajoutons celles du nouveau ministre des Affaires Etrangères, nous ne pouvons que nous réjouir des sentiments qui s’y trouvent exprimés. « Pour nos alliés et associés de la gran de guerre, a dit M. Austen Chamberlain, nous nourrissons des sentiments sincère* et profonds ; nous voulons une amitié plus étroite. » Nous prenons acte de ces paroles, parce qu’elles répondent aux sentiments de la France elle-même. Notre politique ne tend qu’à renouer de façon intime et indissoluble, cette fois, les liens d’amitié que la guerre a formés et que l’après-guerre avait quelque peu re lâchés. Nous nous y emploierons sans défail lance parce que nous pensons que la col laboration des peuples est le seul remède aux maux dont tous souffrent à l’heure présente. Et si quelque conflit d’intérêts s’élève de nouveau, nos amis anglais doivent sa voir dès maintenant que ce n’est pas du côté français qu’une obstruction systéma tique s’opposera à son règlement amicale. Jacqpes Le Désert. Les relatioas franco-britanniques Paris, 12 novembre. — M. Herriot, pré sident du Conseil, a adressé à M. de SaintAulaire, ambassadeur de France à Lon dres, le télégramme suivant : « Veuillez faire savoir à M. Baldwin combien j’ai apprécié le caractère cordial de ses déclarations relatives à mon attitu de dans la négociation des accords de Londres, à l’appui qu’il veut bien m’of frir pour l’application de cette politique. Dites-Iui qu’il peut compter de même sur mon entier concours pour une action commune fondée sur respect des traités et des accords en vue de la prospérité de nos deux nations et du maintien de la paix. »...