Extrait du journal
DES FAITS Le journal La Tribune de l’Aube, avocat d’office du citoyen Nicolas Léandre, feint d’oublier certains faits à la charge de son client : Nous allons lui rafraîchir la mé moire. En juillet dernier, le citoyen Pârmentier, candidat radical à l’élection au conseil gé néral dans le 3* canton de Troyes, obtenait, au premier tour, la majorité sur ses deux concurrents, le citoyen Nicolas Léandre, présenté par le parti collectiviste, et M. Gar nier, candidat de la réaction. Le lendemain du 1" tour de scrutin, La Tribune, sans avoir consulté son candidat, annonçait le désistement de ce dernier et, tout aussitôt,, les amis de ce jour nal, M. Garnier en tête, se mettaient en campagne pour soutenir la candidature du candidat collectiviste Nicolas Léandre. Le citoyen Nicolas Léandre ayant été élu, au second tour, grâce à l’appoint des voix réactionnaires, La Croix ae l’Aube a dé masqué la manœuvre en ces termes : « Etant donné le faible écart qui séparait les deux concurrents au 1" tour et les conseils trans parents de la Tribune, le scrutin ne pou vait être douteux. Les modérés ont donc jeté leur épée dans la balance. Des 856 électeurs de M. Garnier au tour, 458 sont allés aux urnes au 2* tour et ont ap porté au citoyen Léandre une majorité de 128 voix sur son adversaire. » La Tribune n’a soufflé mot : son silence était un aveu. Le citoyen Nicolas Léandre était donc l’élu de la réaction. Avant le deuxième tour, il savait, à n’en pouvoir douter, que les réactionnaires voteraient pour lui et il a accepté leurs voix. Il a main tenu sa candidature pour faire échec, de complicité avec la réaction, à la candidature républicaine radicale. « Il y a péril réactionnaire,. avait écrit Jaurès, lorsque ce sont les forces électorales de la réaction qui jouent entre les candidats républicains le rôle d’arbitre. » Ce péril, le citoyen Nicolas Léandre, n’a pas craint de le favoriser : il a délibérément accepté que la réaction jouât entre les candi dats républicains le rôle d’arbitre. Qui donc, du parti collectiviste ou du parti radical a donné l’exemple de l’indisci pline, qui donc a rompu le pacte d’alliance électorale ? En prenant la responsabilité de cette rupture, le parti collectiviste avait rendu au parti radical toute sa liberté d’ac tion. Néanmoins, le parti radical n’aurait pas usé doucette liberté si, au cours d’une campagne électorale ultérieure, la réaction, dans un but de diversion trop grossière, n’avait produit, trois jours avant le scrutin de ballottage, et alors que les affiches, les circulaires et les bulletins du candidat radi cal étaient lancés et distribués, une candi dature qui était, en fait, une véritable ma nœuvre de la dernière heure. Depuis lors, une entente est intervenue, d’une façon officieuse tout au moins, entre...
À propos
Fondé en 1881, Le Petit Troyen s'est d'abord défini comme un petit quotidien républicain radical. Son propriétaire, l'homme politique Gaston Arbouin, assume la direction politique de la feuille jusqu'à sa mort en 1907. Favorable au régime de Vichy, le journal sera interdit en 1944.
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