Extrait du journal

Les citoyens qui, en France, cherchent à se faire une opinion exacte sur les faits, se pré occupant moins des personnes que des idées et se donnant la peine de chercher eux-mêmes de quel côté se trouvent la vérité et la justice, for* ment certainement l’infime minorité. Non pas tant qu’ils manquent de l’iptelligence nécessaire ou des moyens de s’instruire, mais bien plutôt par un mélange de paresse et d’égoïsme mal entendu. Il est facile de le leur démontrer. Ils se ticnuentenefletlc raisonnement suivant: A quoi bon nous occuper de politique? Nous n’en voulons pus faire notre carrière, par conséquent tout le temps «pie nous pour rions passer à étudier les questions politiques ou sociales ne sauraient être pour nous que du temps perdu. Et, partant de là, chacun retourne à ses affaires personnelles, sans paraître se douter que tous les membres d’une société sont régis par des lois devant lesquelles ils doivent forcément s’incliner, et que dans un Pays de suffrage universel, tous les citoyens sont appelés à prendre part plus ou moins directe ment, par la nomination de leurs représentants, à l’élaboration de ces lois dont ils doivent tous supporter les conséquences lorsqu’elles ont été promulguées. Ils se plaignent de ces lois, mais seulement lorsqu’ils sont atteints directement par l’appli cation de l’une d’elles, ce qui ne les empêche pas de continuer K se renfermer dans leur égoïs me et à se préoccuper uniquement des mesures qui peuvent toucher d’une façon immédiate soit à leur commerce, soit à leur industrie....