Extrait du journal

M. Daladier a prononcé vendredi soir un discours où, après avoir rappelé les efforts mis au service de la paix, il a exhorté le peuple français à ne pas se départir, dans les heures graves que nous traversons, de la résolution ferme et sereine dont il a donné sans défail lance un magnifique exemple. Le Président du Conseil a eu raison de considérer comme superflu un ap pel au sentiment du devoir qui anime tous les citoyens de ce pays. « Je sais, a-t-il dit, que vous êtes résolus à assu rer par tous les sacrifices le salut de la patrie. » Pour l’accomplissement de cette tâ che, l'unanimité ici est entière, absolue. Même dans un Jour où quelques diver. gences de vues se sont manifestées entre eux et le reste du pays sur la portée du pacte germano-soviétique, les communistes ont affirmé que si la guerre venait à éclater, ils feraient tout leur devoir et jusqu'au bout. Nous en prenons acte, car, face à un danger qui nous menace tous, il faut que l'union soit entre tous entière et Indissoluble. Le sort de la liberté, le destin de la Patrie, sont des raisons suffisantes pour que toutes les divergences, tous les dissentiments soient relégués au second plan. L'union de tous les hommes sincères qui placent lo Pays au-dessus de tout est déjà réalisée. La preuve n'a plus à en être administrée. L'opiniâtreté avec laquelle la France a lutté depuis toujours pour la paix est un gage de celle qu’elle mettrait si les circonstances |'y contraignaient, dans la lutte qui lui serait imposée pour la défense du Droit et de la Liberté....