Extrait du journal
LESEIMlBIàHS Voici donc la question du service militaire de deux ans portée devant la Chambre. On sait qu’elle a été ample ment discutée par le Sénat, aussi de nombreux parlementaires pensent qu’il serait inutile de rouvrir, au PalaisBourbon, un débat qui a été pour ainsi dire épuisé au Palais du Luxem bourg et que le mieux serait d’adopter tel quel le projet dont la Chambre est actuellement saisie. Il est évident qu'il est tout à fait inutile, par exemple, de procéder à une discussion générale sur un projet dont presque personne ne conteste plus le principe. Il est non moins certain 3u’un assez grand nombre d’articles e la loi proposée pourront être votés, à la Chambre, sans débat nouveau ; cependant le rapport de M. Berteaux énumère diverses modifications qui présentent assez d’intérêt pour être sérieusement discutées. Le principe de la nouvelle loi c’est l’égalité réelle de tous les citoyens devant le service militaire. Plus de dispensés, si ce n’est pour cause d’in capacité physique, plus de privilèges : le service de deux ans pour tous. Les sujets valides serviront tous dans le rang, quels que soient leur profession et leurs titres universitaires ; les cons crits, affectés de certaines tares physi3ues qui les rendent inaptes au rôle e combattants, seront versés dans les services auxiliaires. On ne verra plus de robustes gaillards embusqués dans les services de domesticité, passer leur temps à frotter les parquets ou à cirer les bottines de madame la colonelle. Le Sénat a néanmoins vote une clause de faveur pour les admis à Polytechnique et à Saint-Cyr, lesquels feraient seulement une année de ser vice actif, avant leur entrée aux éco les. Le rapport de M. Berteaux impose fort judicieusement à ces jeunes gens l’obligation du service à deux ans, comme simples soldats, en leur lais sant toutefois la faculté de s’engager pour quatre années, dès l’âge de dixsept ans. Il paraît, en effet, indispensable, que ceux qui sont appelés à comman der, connaissent à fond la vie de ca serne et comment la connaîtraient-ils s’ils ne l’avaient pas pratiquée ? Il faut qu’ils aient vécu de la vie du simple soldat pour savoir exactement ce qu’on peut exiger de ce dernier et ce qu’il serait déraisonnable de lui de mander. Il est non moins nécessaire au’ils se pénètrent des besoins moraux u soldat, qu’ils sympathisent avec lui, afin que plus tard il y ait toujours un lien de solidarité entre le chef et le subordonné. Ne pas oublier non plus que c’est à l’école de l’obéissance qu’on apprend le mieux l’art de com mander. En ce qui concerne les jeunes gens qui se destinent aux carrières libéra les, le rapport Berteaux impose l’obli gation du service de deux ans, mais avec faculté de sursis jusqu’à l’âge de 25 ans, ces jeunes gens étant autorisés à s’engager dès l’âge de 18 ans. Ils pourront donc faire leur service mili taire dès l’âge de 18 ans ou continuer leurs études jusqu’à 25 ans avant de satisfaire à la loi du recrutement. Ce sont là des dispositions fort sages et qui ne peuvent qu’être approuvées. La question des rengagements sera également matière à controverse. Sur ce point, les techniciens se livreront bataille à coups de chiffres : nous croyons cependant que l’entente se fera assez facilement. Il nous reste à souhaiter que les dé bats ne se prolongent pas trop, c’està-dire que le projet soit renvoyé au Sénat assez à temps pour être défini tivement voté avant les vacances par lementaires. Bien que le ministre de la guerre ait demandé que la loi ne soit appli cable que deux ans après sa promul gation, il y a lieu de croire qu’il se rendra aux raisons qui militent en fa veur d’une mise en vigueur beaucoup plus prompte. Il y aurait grand avantage, selon nous, à ce que la loi de deux ans, qui consacre le principe de la démocrati sation de l’armée, fût appliquée dès le premier janvier prochain. H. B. ALLIANCE CLERICALE et Socialiste-Révolutionnaire Le Parti ouvrier s’étonne des défections qui se multiplient dans ses rangs et reproche amèrement aux dissidents ce qu’il appelle leur trahison. Il ne devrait pourtant s’en prendre qu'à lui-même des sentiments de défiance qu'il inspire aux travailleurs. Certes, il v a parmi ses membres de bons, de fermes républicains que nous croyons in capables de pactiser avec les ennemis de la démocratie républicaine, mais il en est d’au tres dont l’indifférentisme politique, pour ne...
À propos
Fondé en 1881, Le Petit Troyen s'est d'abord défini comme un petit quotidien républicain radical. Son propriétaire, l'homme politique Gaston Arbouin, assume la direction politique de la feuille jusqu'à sa mort en 1907. Favorable au régime de Vichy, le journal sera interdit en 1944.
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