Extrait du journal

L’heure roumaine a sonné I A vrai lire, cette bonne nouvelle n’est pas pour surprendre nos lecteurs. Dans la mesure où la censure nous le per mettait nous la leur avions fait prévoir, depuis un certain temps déjà, d’une façon suffisamment claire pour qu’ils ne pussent s’y méprendre. Jusqu’à la dernière minute, l’Allema gne a essayé de parer au péril nouveau qui la menaçait. Renouvelant le procédé dont elle usa sans succès avec l’Italie quand celle-ci se montrait résolue à l’action, elle a fait des promesses. Elle était prête à toutes les transactions ; elle savait que l’Autriche, docile, s’in clinerait Mais la Roumanie comme l’Italie, n’attachait à ces promesses que la va leur qu’elles méritaient Pour obtenir la renvoi à la mère patrie des Roumains qui vivent sous le joug de la Hongrie, elle ne pouvait se contenter des pro messes allemandes. Elle trouve plus digne et plus sûr de conquérir leur in dépendance par ses armes. Elle aura ainsi sa part de gloire. Son intervention ne peut pas modifier le dénouement de la guerre qui, à l’heure actuelle, n'était plus douteux ; mais elle aura du moins une influence eur la durée de la guerre. Elle est de nature à l’abréger. On ne s’y trompera ni à Vienne ni à Berlin. Là-bas l’inquiétude va augmen ter. N’est-il pas dès lors, tout a fait na turel que, de notre côté, au contraire, sans croire que tout est d’ores et déjà fini, nous manifestions notre satisfac tion amplement justifiée par les événe ments ? Alexandra ISRAËL....