Extrait du journal
mise en liberté, et tout un parti pour suit sa réhabilitation. Aujourd’hui, taudis que la princesse Louise de Saxe-Cobourg est encore prisonnière, la longue peine de son ami a pris fin. Sa carrière militaire est irrémédiablement brisée. Mais tous les efforts qu’il a tentés pour arracher la princesse à son effroyable sort se sont heurtés contre la plus inique des sur veillances. Et il va, à travers l’Europe, plaidant celte cause qui lui est chère, espérant que l’on s'indignera, que les diploma ties interviendront, que le roi de Bel gique se laissera toucher ou encore que quelque occasion lui permettra, à lui-même, de tenter un coup de force. Dans ses yeux clairs et énergiques, dans les plis volontaires de son front, on sent que ce coup de force, quelque peu téméraire qu’il paraisse, n’est pas impossible. Et ce n’est pas sans orgueil que le comte Mattachich montre cer taine médaille en or que la princesse a trouvé moyen, quand même, de lui faire parvenir et sur laquelle sont gra vés ces mots : .J’attends ma délivrance. Lin livre a été écrit par lui, à sa sor tie de prison, livre sensationnel, avec ce titre troublant : « Folle par raison d’Etat. » Les gouvernements autrichien et Belge l’ont interdit et saisi, mais on eut le temps de le lire et aujourd’hui, il vient de paraître traduit en France, pays de plus de libertés et où on le lira encore. Ce chevalier errant, qui combat pour l’amour de sa dame, comme au temps jadis, n’est pas banal, à notre époque prosaïque et veulc. Nous avons pu rendre visite à cet homme et il nous a répété simplement, sans ostentation, avec une émotion réelle, son histoire. Sa physionomie est sympathique. Il porte les cheveux et les moustaches coupés très ras, à l’autrichienne. Les rides sont accentuées en longs sillons dans le visage, les oreilles étrange ment détachées du crâne, mais la taille est haute, l’allure distinguée. Son aspect au premier abord est ru de. Peu â peu son regard séduit. Sa ferme conviction, son amour iné branlable dans la réussite finale de sa croisade ne laissent pas que d’étonner aussi. — Qu’importent au monde les pleurs d’une princesse 1 Que d’autres pleurent, que nul ne songe à secourir. Réussira-t-il? Qui sait? Il a pour lui le plus puissant des le viers : L’amour !... Henry de FORCE....
À propos
Fondé en 1881, Le Petit Troyen s'est d'abord défini comme un petit quotidien républicain radical. Son propriétaire, l'homme politique Gaston Arbouin, assume la direction politique de la feuille jusqu'à sa mort en 1907. Favorable au régime de Vichy, le journal sera interdit en 1944.
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