Extrait du journal

grossesse. Là, elle reçoit les soins que nécessite son état ; elle a à sa disposition une nourriture saine, abondante, réellement nutritive ; elle respire un air pur, n’est soumise à aucune fatigue, corporelle, morale ou intellectuelle, vit calme, esu privée de tous soucis matériels. Pendant ces deux mois elle se « re fait » dans cet hôpital, elle reprend ses forces perdues par de longs mois de privations, de surmenage ou de misère, elle réconforte son organisme débilité par un travail excessif ou insalubre, elle redonne à son corps épuisé l’énergie et la force dont elle a tant besoin pour mener à fin l’oeuvre grandiose et subli me qui lui incombe. Tout en se fortifiant elle-même, elle fortifie un petit être qui va venir au monde, elle lui donne un organisme prêt à affrouler les luttes de l'existence, elle lui donne une cuirasse contre les maux sans nombre qui vont demain envahir son fragile berceau. Et alors, après ces deux mois de soins assidus, de repos, de calme, d’alimenta tion intense et de bien-être absolu, son enfant ne.it fort, vigoureux, robuste, prêt à évoluer normalement — comme évo luent ceux qui ont le bonheur de naître dans des logis sains, riches et pourvus ï’une hygiène rationnelle. Et cet enfant ainsi soumis h cette etüture intra-utérine sera une des for ces de notre société au lieu d’en être un déchet, père lui-même peut-être d’une Ügnée athrophiée et dégénérée. Est-ce tout î \...