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Le Peuple, 24 novembre 1850

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Le Peuple
24 novembre 1850


Extrait du journal

Conducteur» et Piqueur* de* pont#-et-chiiu**ée* Il est une classe éminemment laborieuse et utile dont les services ne sauraient être énumérés , c est celle des conducteurs et piqueurs des ponts-el-cbaussées. Doués de connaissances sérieuses , habitués à diriger des travaux de la plus haute importance , à surveiller la fidèle exécution de marches et d entreprises dans lesquels l’Etat se trouve souvent engagé pour des millions , ces employés présentent toutes les garanties d intelligence et de probité. Leur expérience pratique, leur connaissance approfondie des travailleurs avec lesquels leurs occupations les mettent sans cesse en rapport, la moralité éprouvée dont ils font preuve chaque jour, malgré la position précaire qui leur est faite , entourés qu ils sont des séductions des entrepreneurs , soumissionnaires cl tâcherons, méritent la sympathie et la protection de l’Etat : elle leur a toujours manqué. Pour nous, qui depuis longtemps sommes dégagés de la toi dans futilité , la sagesse cl I initiative de I Etat, nous n en sommes point surpris. Il est si facile de se rendre compte de ses tendances , constitué en vertu d’un privilège ou délégation , il n a et ne peut avoir souci que des privilégiés.Les croies spéciales, i inaccessibles au pauvre, fournissent aux fils de la classe bourgeoise de emplois honorables et lucratifs et rétablissent aux dépens du budget les fortunes familiales hébreu h ;es par la loi d’égalité des par otages héréditaires. certes, nous ne nions ni l’intelligence, ni I aptitude de la plupart de ces jeunes gens admis au concours et sortant des écoles polytechnique , des mines cl des ponts-et-chaussées avec des connaissances théoriques et supérieures. Mais il s agit moins pour la société de posséder un grand nombre de savants que d'avoir de bons, d habiles et d économes constructeurs de routes, de ponts et de canaux. Leur mérite, d’ailleurs, ne recevrait-il point une consécration plus solide par la concurrence qu’abrité derrière des privilèges qui exposent tous les jours les contribuables à subir les expériences calleuses , et l’apprentissage onéreux des jeunes théoriciens que le ministère case dans les services publics....
Le Peuple (1850-1851)

À propos

Le Peuple est un périodique régional ayant paru plusieurs fois par semaine entre 1850 et 1851. Édité à Marseille, son contenu porte à la fois sur l’actualité nationale et celle de la cité phocéenne. Il cesse de paraître début décembre 1851, certainement frappé par les lois sur la presse mises en place au lendemain du coup d’État du Louis Napoléon Bonaparte.

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