Extrait du journal

II Ma première lettre a esquissé de vous, mes chers Pessimistes, un portrait qui ne veut point être une charge ; vous êtes de bonne foi pour la plupart et, par conséquent, respectables. Un trait achève le portrait : le scepticisme. O, trop rigoureux disciples de SaintThomas 1 Faut-il donc que vous soyez transportés sur le toit d’un temple en Silésie ou en Westphalie pour vous faire constater la misère en Allemagne ? En croiriez-vous alors môme vos yeux ? Il faut pourtant distinguer entre le scepticisme aveugle, qui est le vôtre, et le scepticisme raisonné, qui n’accepte pas d’emble et sans examen toutes les nouvelles. Pour moi, je hausse simplement les étau* les quand on me rapporte, « de bonne source », un incident de la vie intérieure en Allemagne, mais parlez-moi d’un aveu de l’agence Wolff, au sujet d’une manifestation sanglante, à Berlin ou à Munich 1...