Extrait du journal

Au XVIII* siècle, on se sert à Belle-Ile, et probablement ailleurs, d'une autre guelte çu on nomme menue, laquelle est composée «de toute sorte de poissons aussi petits qu'une lentille », Le rapport du « Corps d’observations » constate que les règlements qui proscrivent ces abus restent sans effet « parce que personne ne peut veiller à leur exécution ». D'abord les fraudeurs qui fabriquent la menue sont si pauvres qu'ils se moquent des amendes ; puis, à cette époque, les juridictions sont tellement enchevêtrées qu'il est difficile de s'y reconnaître. Les officiers de l'Amirauté, les juges royaux, les sénéchaux des seigneurs hauts justiciers devraient tous pouvoir s’occuper de la question. Telle est la conclusion de cette partie du rapport. Il demande d'ailleurs une condamnation prompte et sévère .des délinquants. On comprenait, en effet, dès lors, toute la gravité de cette question. C'était le fretin, l’espoir des pêches futures que les pêcheurs détruisaient pour fabriquer leur menue,tout comme les agriculteurs qui « mangent leur blé en herbe » ou cet autre qui tua la poule aux œufs d'or !...