Extrait du journal

Le 21 janvier 1018 j’ai entendu, moi, à Pétrograd, l’Assemblée constituante russe chanter, en un chœur imposant, cette même Internationale, qui était l'hymne de toua- les partis de gau ch 3 dont l'immense majorité de ce parlement était composée. II était environ rois heures quand montèrent ces accents lancés solennellement par plusieurs centaines de poitrines. Or, à onze heures du soir, le groupe bolchevik, qui formait à peine la cinquième partie de cette Chambre des députes, mais qui disposait du concours de quelques milliers de marins et d’ouvriers au crâne étroit et fanatique, le groupe bolchevik dis-je, dissolvait ignominieusement, la Constituante- Les élus du suffrage universel, dont l’unique crime avait été de ne pas vouloir accepter, sans mot dire, la dictature des deux usurpateurs, Lenine et Trotzkv, étaient pourchassés, traqués dans les rues de Pétrograd, poursuivis, brutalisés, incarcérés, malmenés, traités comme des malfaiteurs î...