Extrait du journal
Je ne crois pas que jamais le mot de vacantes ait éveille dans les coeurs des sentiments aussi forts et aussi impérieux Qu a présent. Autrefois, il suscitait un désir vif, mais encore tempéré, de se donner du bon temps. C>st, chez les gens d aujourd'hui, hui, un besoin presque exaspéré de rompre avec leur vie ordinaire, un désir avide et goulu de retrouver des eaux et de la verdure. La violence de cette impulsion s'explique. L homme sent la nécessité di redonner à tout son être un aliment conte il est privé, de se replacer dans un ensemble hors duquel la vie de l’individu s'affole. Il est difficile, en ce moment, de parler en gros de ce qu'est le travail dans notre pays, car cela varie beaucoup selon les personnes et les fonctions, de sorte que les uns ayant trop à faire, et les autres en faisant trop peu, l'activité générale est tigrée de surmenage et de paresse. Il n'en reste pas moins que beaucoup de gens ont des occupations qui les excédent encore plus par l'agitation quelles elles leur imposent que par le labeur quelles elles leur demandent. Ils ne sont pas seulement épuisés, mais détraqués ; ils ont encore moins besoin de reprendre des forces que de retrouve! du calme L honnie moderne aspire à revenir à la nature parce qu’il s'en est trop sépare. 11 a dépensé beaucoup d'industrie a construire et à perfectionner sa prison : c'est la grande ville. C’est ce petit monde fiévreux et factice qui rejette toutes les influences du grand et qui hérisse le soir ses lumières pour n'être pas atteint par le clair de lune. Non seulement les villes d'hier étaient bien plus petites que celles d'aujourd’hui, mais la campagne les pénétrait en beaucoup de points et les citadins avaient moins besoin d'aller jusqu'à elle, parce quelle elle venait jusqu’à eux. Les animaux, les chevaux partout* employés, outre qu’ils apportaient aux hommes l'obscur soutien de leur compagnie, mettaient dans la vie urbaine un élément de pondération qui l'empêchait de se dérégler. Mais les machines ont séparé l'homme des bêtes. Les machines nous servent, mais elles ne nous aident pas ; elles nous enferment damMs un système d'appareils où tout se fait sur un rythme mécanique et non plus vital, et oui nous fatigue d’autant plus qu’il ne se fatigue jamais lui-même. Dans cet isolement et cette captivité, c'est vraiment trop ptrttr-pour se rattacher à tout ce qui vit au monde, d’un petit chien, riridiculement idolâtré et qui souvent, du reste, frileux, poussif, irritable, maniaque, exigeant, ne ressemble que trop à ses maîtres....
À propos
Le Phare de la Loire est un quotidien régional fondé à Nantes en 1844 par Charles-Victor Mangin. Le journal disparait une première fois en 1851, en raison de son opposition à Louis-Napoléon Bonaparte. En 1876, le périodique est repris par le républicain Georges Schwob qui en fait le principal quotidien de la région nantaise. Dès l’affaire Dreyfus, la ligne éditoriale du journal vire au nationalisme.
En savoir plus Données de classification - franco
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