Extrait du journal

La pluie tombait, on pouvait tout craindre de l’indignation populaire et des hasards inséparables d’une agglomération immense d’assistants, en face «d’une police ombrageuse derrière laquelle pouvaient, tout à coup, apparaître les chasserons. Il y avait bien des chances à courir, bien des dangers à redouter, cependant le peuple de Paris n’hésita pas. La foule se dirigea vers Neuily, par la rue de Rivoli, par la rue Saint-Honoré, par l’avenue de la Grande-Armée qui fut bientôt encombrée à ce point que la circulation des voitures y devint impossible. Tout ce monde allait à la maison mortuaire OU Victor Noir dormait du dernier sommeil, comme autrefois les fidèles à un pèlerinage. Et c’était bien aussi un devoir pieux que le peuple allait remplir. Les étudiants marchaient, en corps, deux par deux. Les dames étaient très nombreuses. Il y avait, à trois heures , lorsque le convoi s’est mis en marche, cent cinquante nulle personnes environ prêtes à le suivre....